Comment vous êtes-vous nourris de l’histoire des lieux pour composer votre projet du Royal Hainaut ?

L’histoire des lieux est celle de la vie hospitalière. Quoi de plus adapté à une reconversion en hôtel qu’un ancien hôpital – du latin hospitium, soit « hospitalité » ? Dans l’histoire de l’architecture, l’hôpital du Hainaut est un exemple, une référence de la conception hospitalière du XVIIIe siècle. Notre mission première a été précisément de s’immiscer dans ces lieux, de rétablir leur identité originelle, de mieux les révéler, de retrouver l’âme des différents espaces d’accueil, de vie collective, de recueillement… Leur redonner vie sans dénaturer leur vocation première d’hospitalité.

Quels ont été les plus gros défis de cette transformation ?

En quelques mots, idéaliser le lieu. Ramener l’architecture à l’essentiel : géométrie et clarté des lignes, valorisation de la matière – en l’occurrence la pierre bleue –, de l’air, de la lumière… Il fallait aussi redonner l’unité de l’espace, gommer les contraintes fonctionnelles et cacher la complexité technique nécessaire à l’usage d’un tel équipement. La greffe contemporaine que constitue le grand lobby verrier n’a, à ce titre, comme seule prétention la mise en valeur de la majesté de l’architecture d’origine. Grâce à cette audace architecturale et technique, l’unité et l’enveloppe initiales de l’ancien hôpital ont pu être retrouvées, révélées.

Propos recueillis par Jordi Patillon.

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