L’ambulatoire de demain

Publié le 20 février 2019

Par Laëtitia Fritsch

Le patient au cœur du dispositif

Aujourd’hui, l’ambulatoire représente 30 % des actes chirurgicaux. Demain ce sera 80 %, par les évolutions des techniques (moins intrusives), des anesthésies, de la maîtrise de la douleur et des besoins d’économies. Les enjeux sont grands pour accueillir plus du double des patients : assurer leur bien-être, améliorer les conditions de travail du personnel de santé, garantir la confidentialité et éviter les risques d’erreur du fait de la cadence soutenue des interventions. Quelles réponses l’espace peut-il apporter ?

Les industriels de l’Ameublement français présents sur le secteur de la santé ont compris l’enjeu de l’ambulatoire pour leur profession et ont souhaité travailler en mode projet avec des représentants techniques des hôpitaux, des acheteurs et des centrales de référencement, mais aussi des architectes et des designers. Ensemble, ces acteurs ont mené une réflexion de 2016 à 2017 sur le futur des espaces ambulatoires et leur potentiel de développement. En dehors des espaces « techniques », comment améliorer le bien-être des patients dans les espaces dédiés à la prévention, à l'accueil et la préparation, et à l'après-intervention ?

Les espaces imaginés remettent le patient au cœur du processus et dépoussièrent les systèmes actuels

Des idées parfois simples, mais qui peuvent améliorer considérablement le vécu des patients et de leurs accompagnants. Au niveau de l’accueil par exemple, le déshabilloir deviendra un local individuel où le patient disposera d’intimité pour se déshabiller et sécuriser ses affaires avant de partir au bloc. Des lieux dits de « patience » permettront aux malades de s'offrir des temps de pauses régénérateurs entre les soins. Destinés à la lecture ou aux échanges calmes, tout a été pensé pour en faire des environnement apaisants (éclairages, parfums...). La salle de réveil, quant à elle, mènera à un « salon de sortie », tandis que les accompagnants bénéficieront d’un certain nombre de services, comme d’un hôtel de proximité en cas de besoin. Enfin, des espaces sécurisés et de formation seront accessibles pour le personnel soignant.

De quoi changer en profondeur la perception d’un court séjour à l’hôpital. Une démarche qui va dans le sens de la stratégie « Ma santé 2022 », un programme lancé par le gouvernement en septembre 2018 proposant des réponses globales aux défis auxquels est confronté le système de santé français.