Un lieu de valeurs

« C’était devenu impérieux pour moi d’avoir un lieu qui aille au-delà d’un restaurant étoilé, pour défendre des valeurs fortes et le vivant sous toutes ses formes. » C’est porté par cette exigence que le chef doublement étoilé Christophe Aribert se porte acquéreur d’une vieille bâtisse abandonnée qui a fait l’objet d’un déclassement, à quelques pas de ses célèbres fourneaux des Terrasses du Grand Hôtel d’Uriage. Le Grand Chalet, propriété de la commune de Saint-Martin-d’Uriage depuis 2008, a été construit au milieu du XIXe siècle en bardage bois, avant d’être une première fois rénové en 1905 dans le plus pur style anglo-normand, alors à la mode.

Cohérence architecturale et paysagère

Sa façade mêle faux colombage en ciment, arcature en bois et vitraux ; les étages reprennent l’ordonnancement d’un soubassement combinant brique, ciment et pierre de taille avec un enduit à la chaux recouvert ponctuellement de décors peints. Son projet de reconversion, qui veut s’inscrire dans une cohérence architecturale et paysagère, sublime cette composition historique avec notamment la remise en œuvre d’un balcon filant sur tout son pourtour, tel qu’il figurait à l’origine, alors que la toiture en tuiles de terre cuite mécaniques losangées est refaite à l’identique. Seules modifications : les petites fenêtres de toit remplacées par de grandes verrières et le pignon sud-est dorénavant en partie vitré, mais toujours en reprenant le rythme des ouvertures existantes.

Décoration responsable

Dans ce projet mené par Joëlle Personnaz, avec les fabricants Collinet, Bleu Nature et Zago Store, l’âme est conservée en réutilisant les poutres existantes pour le plafond acoustique du café, en transformant le vieux marbre en tapis de sol de la réception, alors que les murs en pierre et le garde-corps de l’escalier sont gardés. L’architecture et la décoration sont pensées de manière éthique et responsable, mettant en avant des entreprises locales et des matériaux biosourcés.

Mise en lumière réciproque

Une démarche qui trouve son prolongement dans l’extension imaginée pour accueillir le restaurant : ampoules basse consommation, vêtements du personnel en lin français, vaisselle made in France, etc. Ce nouveau volume semi-enterré, largement vitré, à la toiture végétalisée et habillé d’une résille en châtaignier de Belledonne, rappelle les pavillons environnants, de par ses simples dimensions, et apporte une vibration qui rompt avec la rigidité du chalet, dans une mise en lumière réciproque.

Facteur d’attractivité

Financé par le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, le projet est selon la banque « un facteur d’attractivité supplémentaire pour Uriage. Notre participation illustre notre volonté d’être présents dans tous les chantiers qui ont une vocation structurante pour ce territoire ». Un territoire à la richesse généreuse, comme le démontrent les assiettes du chef, imaginées à partir de noix de Grenoble, pintade de Trièves, champignons de Voreppe ou fraises… du toit du restaurant !