Méthode Konmari, réseau byPauline, vidéos YouTube… Les astuces sur la façon de ranger font florès sur Internet comme dans les librairies. Dans une société aux perspectives d’avenir incertaines, le rangement serait-il devenu une condition du bonheur ? À la demande de l’Ameublement français, Sociovision a réalisé une étude sur l’influence du rangement sur le bien-être des Français et les solutions de rangement qui s’offrent à eux aujourd’hui. 

 
 
Les logements des français sont de plus en plus encombrés
Depuis une dizaine d’années, la maison est devenue le refuge préféré des Français : lieu de cocooning, de lien familial, de ressourcement, de sécurité, de loisirs créatifs. Mais elle devient aussi un lieu où l’on entasse de plus en plus de choses. Ainsi, 57 % des Français disent avoir tendance « à tout garder, à accumuler beaucoup de choses ». Ils se sentent de plus en plus à l’étroit et manquent de place. D’ailleurs, 69 % disent avoir envie de « désencombrer leur maison, leur appartement, de faire de l'espace ». 
 
Face au désordre, un quart des français sont prêts à passer à l’action
La moitié de la population (49 %) est consciente de « manquer d’espaces de rangement ». Surtout, 25 % des personnes interrogées sont prêtes à revoir leur façon de ranger chez eux. Et 27 % envisagent d’acheter des rangements supplémentaires dans les prochains mois. 
 
Quels seront leurs critères au moment du choix des meubles de rangement ?
Les consommateurs ne veulent pas attendre et insistent sur la facilité d’acquérir le produit. Ainsi, 35 % des personnes interrogées jugent importante la disponibilité rapide du meuble. Dans leurs choix de rangements, ils valorisent des critères de consommation responsables tels que les matériaux naturels (34 %) et la fabrication française (34 %). Enfin, si ranger est essentiel d’un point de vue pratique, posséder des meubles de rangement qui s’intègrent avec style dans les appartements ou les maisons apparaît important pour 31% des sondés. 
 
Le rangement, clé du bien-être : la moitié des français s’épanouissent en rangeant
Dans le climat parfois morose de notre société, disposer d’un rangement bien rangé fait partie des conditions du bien-être. Ainsi, 46 % des Français ont besoin que leur logement soit bien rangé pour se sentir bien. Le rangement apparaît pour beaucoup comme un véritable booster de bien-être : 87 % des Français déclarent se sentir beaucoup mieux après avoir rangé. De fait, ranger est une activité aux multiples bénéfices. Pour 48 %, c’est « plus beau une fois rangé ». 43 % trouvent qu’ils ont « gagné de la place ». 33 % se sentent « propres ». 32 % valorisent le gain de temps (ils savent où retrouver leur affaires). Et 30 % y voient un bénéfice psychologique : « ça met de l’ordre dans leur vie ». À l’heure où chacun rêve de sa bulle rassurante et protectrice, l’étude montre que réduire durablement le désordre dans sa maison n’a jamais paru aussi capital. Dans ce contexte, ranger n’est plus seulement une routine de la vie domestique, mais devient une dimension clé du bonheur. « Je range donc je m’épanouis » n’est pas une mode de spécialistes ou de coachs de développement personnels : c’est une tendance porteuse pour l’avenir.
 
 
 
L’analyse de Jean-Michel Léger, sociologie de l’habitat
La situation française est singulière au sens où, le logement collectif étant particulièrement petit, le nombre et le positionnement des meubles sont une difficulté, d’où le succès (ce n’est bien sûr pas la seule raison) de la maison individuelle, en moyenne deux fois plus spacieuse que le logement collectif. Depuis trente ans, les professionnels de l’ameublement et les enseignes commerciales ont su développer toute une gamme de réponses pratiques au casse-tête du rangement dans de petits espaces, de manière à optimiser une situation qui se rapproche parfois du cas japonais, avec une flexibilité des espaces via les canapés-lits ou banquettes-lits, les mezzanines, etc., sans parler de la cuisine ouverte, celle-ci plus américaine. Car dans tous les cas, la fonction du rangement se confond avec celle de l’ameublement, qui ne se réduit pas à celle du rangement. 
 
Dans l’étude Sociovision, la fonction de rangement est la clef du bien-être. Les valeurs de représentation, d’appartenance et de distinction sociale, les cultures esthétiques ont bien évidemment également un rôle-clef dans le choix du mobilier. Les sociostyles disent bien que pour 30 % des personnes, il y a une équivalence entre l’ordre dans son logement et l’ordre dans sa vie mais que pour le double, l’harmonie (sinon l’ordre) n’est pas une valeur. On ignore cependant quel type d’ameublement possèdent les uns et les autres car quantité et qualité de meubles de rangement ne supposent pas une égale implication dans le rangement : on peut aimer ranger dans trois meubles d’entrée de gamme et on peut laisser ses affaires en désordre dans de beaux meubles anciens ou haut de gamme. Dans tous les cas, il est sûr que la possession de meubles de rangement de qualité, quel que soit leur époque et leur style, est un encouragement au rangement.
 
Jean-Michel Léger est sociologue, ingénieur de recherche CNRS, chercheur à l'Ipraus (laboratoire de l’école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville et département de l'unité mixte de recherche du CNRS 3329 Ausser (Architecture, urbanisme, sociétés : savoirs, enseignement, recherche) ; co-responsable de l'Observatoire d'architecture de l'habitat), enseignant à l'école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.
 
 
 
l'Ameublement français - Picto information rouge

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