matelas capteur prospective l'Ameublement français

Peu de personnes se souviennent de la date d’acquisition de leur literie et donc, du moment où il devient nécessaire d’en changer. Mais, au-delà de son âge calendaire, il existe également un âge d’usage. Comment le calculer ? Et comment transmettre les informations au fabricant et à l’utilisateur ? C’est le défi lancé à l’équipe innovation de FCBA depuis 2017. Ce projet reprend une demande similaire datant de 2011, mais avec les moyens techniques d’aujourd’hui. Les recherches se sont concentrées sur deux types de dispositifs : un premier qui donne l’âge calendaire du matelas— un dispositif passif qui ne prend pas de mesures mais donne des informations à l’utilisateur, et un second, actif, qui récupère et restitue des informations. 
 
Un travail de veille soutenu
Pour savoir si un matelas est usé, plusieurs critères entrent en ligne de compte : il faut en mesurer l’hygiène, la perte de dureté et les déformations, et ce en fonction de toutes les morphologies. Un capteur programmé permettrait d’envoyer un message à l’utilisateur, lui signalant que le matelas est à changer. Le FCBA s’est donc penché sur la question du capteur électronique lui-même, mais aussi de la récupération, du stockage et de l’analyse des données, puis de la question du lien avec l’utilisateur. Sans oublier que le tout doit être alimenté en énergie !
 « Un important travail de veille a été réalisé pour trouver le capteur adéquat : rencontrer les fabricants, comparer les contraintes d’alimentation, de fiabilité, de sensibilité, de coût. Puis, il a fallu proposer des éléments de communication pour interagir avec l’utilisateur, qui pourraient stocker et restaurer des informations pendant toute la durée de vie du matelas. Peu voraces en énergie et invisibles, les micro-puces RFID se sont avérées être un choix intéressant. Nous avons également étudié les différentes sources d’énergie possibles — la pile restant la solution la plus aisée à mettre en place », explique Justine Rouger, consultante Design & Matériaux à FCBA. 
 
Demain, l’application pratique
En 2018, la veille s’est concentrée sur la solution « passive ». L’utilisateur interroge la puce RFID qui renvoie vers une application smartphone, sur laquelle il y a un décompte des jours jusqu’à ce que le matelas soit arrivé en fin de vie. L’application peut aussi apporter des conseils sur le sommeil, intégrer un encart traçabilité, permettre de réaliser des sondages, de garder un lien avec le client, ou de gérer les stocks des fabricants et la fin de vie en lien avec l’organisme Éco-Mobilier.
« Nous restons attentifs aux nouveaux systèmes et aux nouveaux outils, car, techniquement, les contraintes sont encore nombreuses et aucun compromis ne peut être fait en termes de coût, d’alimentation en énergie ou de pose. La solution doit convenir à tous les fabricants et à tous les procédés de fabrication. Mais la demande nous a permis d’être innovants sur le sujet et, même si toutes les pistes n’ont pas été fructueuses, de comprendre les interactions possibles entre l’ameublement et les nouvelles technologies. Nous avons enrichi le débat et défriché un sujet technique jusque-là inconnu, ce qui peut donner une impulsion aux fabricants », confie Justine Rouger, « La force du projet est que la trentaine d’industriels présents sont prêts à faire des travaux de R&D en commun. Ils font preuve d’une réelle volonté de faire de la recherche collaborative et d’en partager les bénéfices. C’est un collectif qui sait quand il est nécessaire de regrouper ses efforts ! » Du projet à la commercialisation, il n'y a qu'un pas !
 
 
 
A savoir
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