Les 10 valeurs de la créativité hexagonale
Jean-Charles de Castelbajac, créateur de mode et designer, affirme que « dans le design français il y a une discipline, quelque chose de sérieux ». C’est peut-être ce qui a poussé le French Design by VIA à répondre à ces questions essentielles pour l’avenir du mobilier hexagonal, par une vaste quête visant à définir ce qui fait et fera la singularité de nos intérieurs, mais aussi de nos designers, éditeurs, architectes, décorateurs… 
 
Dans un premier temps, 40 experts du style contemporain à travers le monde ont listé les dix valeurs cardinales qui définissent le French Design : de Jean-Charles de Castelbajac à Ariel Wizman, de Jean-Michel Wilmotte à Christian Liaigre, de Gilles Lipovetsky à Guy Savoy, de Matali Crasset à Mathieu Lehanneur, ainsi que des représentants d’institutions telles que le Centre Pompidou, le Mobilier National, Sèvres-Cité de la céramique, le Musée des Arts Décoratifs, l’École Camondo, le London Design Museum, le MoMA, etc. Ce collège scientifique formé de designers, d’architectes et architectes d’intérieur, mais aussi de créateurs de mode, journalistes, curateurs, chefs, industriels… a élaboré une charte qui structure la créativité hexagonale à travers ses 10 valeurs : art de vivre ; créativité & industrie ; élégance & touche de luxe ; innovation durable ; audace ; savoir-faire ; équilibre ; héritage ; ouverture culturelle ; panache.
 
 
Enjeux pour la conception des espaces de vie du futur
Jean-Louis Fréchin, designer et architecte français spécialisé dans le design numérique et l’innovation propose une analyse des enjeux et des changements pour la conception des espaces de vie du futur. À la question : « Quelles seront selon vous les grandes tendances du foyer du futur ? », il a plusieurs hypothèses :
1/ La « maison refuge »
2/ La « maison envahie » par l’âge du service. Dans cette hypothèse épouvantable, l’humain n’est qu’un robot qui appuie sur des boutons pour consommer. L’expérience de ses objets connectés doit être la plus fluide possible pour que l’on consomme sans réfléchir.  « Hey, Google, donne-moi ce que je veux » (à condition de le payer). Un scénario plausible qui ne trouve pas ou peu de réponses critiques en face ;
3/ La « maison plateforme » ou « la maison ouverte », qui repose sur un système ouvert, un système d’exploitation libre. Cette plateforme opérée par les locataires change la relation entre entrée et sortie et peut accueillir dans un espace unique tout type de services sociaux, services publics, marchands, entretiens, sécurité, confort, etc. (…) Dans les années à venir, il va falloir inventer des objets qui portent cela, des objets très incarnés, hyper légitimes dans la maison et qui ont des usages étendus, étonnants comme le papier peint par exemple. Des objets qui peuvent tout d’un coup avoir une double voire triple fonction et qui sont autant dans les besoins et les services, mais aussi dans la poésie, l’harmonie et le « climat » de la maison. (…) Il est certain que le futur sera un mélange culturel et contextuel de ces différentes hypothèses.
 
 
Les 7 angles de réflexion sur le design à venir
En 2018, trois éminents penseurs, Joël de Rosnay, scientifique et prospectiviste, et les sociologues Alain d’Iribarne et Michel Maffesoli, ont complété l’étude en se projetant dans la société de demain et en imaginant l’art de vivre à la française en 2059. Des interviews de personnalités du monde du design (éditeur, architecte, designers, expert en mobilité…) complètent leur réflexion en apportant un éclairage complémentaire. 
En synthétisant ces contributions, le VIA a dégagé sept angles de réflexion qui permettront au French Design de s’épanouir dans les décennies à venir : marques ; vecteurs d’innovation stylistique ; disruption désirable et exception française ; intelligence artificielle et poésie ; tribus et nomadisme ; maison refuge ; sens et émotion ; errance ; voyage et partage... les pistes ouvertes aux créateurs se veulent inspirantes et innovantes.
 
 
Leur contribution permet d’esquisser ce que le French Design peut apporter à la troisième révolution industrielle, qui fait émerger de nouveaux usages et de nouvelles attentes et transforme en profondeur nos lieux de vie. Objets connectés, habitat partagé, mobilité extrême... comment préserver ce « je-ne-sais-quoi » que nous envie le monde entier, cette personnalité singulière ? Après l’objet, la réflexion est élargie aux espaces de vie tels que nous les concevons dans notre pays, afin de mieux comprendre ce qu’ils ont à apporter à l’émergence d’un lifestyle globalisé.
 
 
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