Matériaux et techniques

Les Bois

Les bois sombres sont à la mode.
- Soit les bois exotiques : acajou, palissandre, ébène;
- soit les bois indigènes : If, noyer, hêtre;
- soit des bois noircis : poirier. hêtre.

La Mouluration exécutée maintenant par des Machines-outils est extrémement sèche.
Elle consiste :
- en doucines larges et profondes pour les corniches et piétement des meubles,
- en torsades, godrons, chapelets de boules.

La sculpture décorative se résume à :
- des volutes,
- crosses,
- palmettes,
- motifs dits, «cuisses de grenouille» pour le sommet des piétements(1).

L'incrustation et les bronzes deviennent de plus en plus rares car ces techniques nécessitent l'intervention manuelle.

Structure et décors

Un alourdissement général envahit les structures :
- les pieds des sièges s'épaississent,
- les corniches des tiroirs supérieurs des meubles s'ornent de larges et profondes moulures à doucines;
Un appauvrissement du décor est aussi très sensible, en raison du machinisme et de la démocratisation du mobilier.

Types de meubles

1 / Les sièges

Les sièges sont très caractéristiques de cette époque. Leur silhouette est massive. Le souci du confort l'emporte sur les préoccupations esthétiques.

Deux innovations sont à signaler :
- Les piétements des sièges sont souvent munis de roulettes;
- La garniture du siège est rembourrée de crins ou de ressorts. Une grande variété de matériaux est employée pour la couverture des sièges : tissus de crin noir, soieries unies ou imprimées, velours unis ou frappés, tapisseries à bouquets de fleurs cousus en bandes sur un fond de velours. Les colorations chatoyantes de la plupart de ces tissus font ressortir les bois sombres.

Fauteuils

a) Fauteuil à dossier droit (2) légèrement incurvé en arrière. Les accotoirs à section carrée sont terminés par des volutes.

b) Fauteuil-gondole. Même caractéristiques qu'à l'époque précédente mais souvent munis de roulettes.

c) Fauteuil-Voltaire (3). Ce modèle existe déjà sous la Restauration, mais son utilisation ne devient très courante qu'à l'époque Louis-Philippe. Bas sur pieds, profond de siège, le haut dossier judicieusement cambré à la hauteur des reins est capitonné. Les accotoirs sont élevés et rembourrés. d) Fauteuil-crapaud(4). C'est une nouveauté. II est entièrement recouvert de tissu, sans ébénisterie apparente. Son dossier est cintré et légèrement arrondi en haut. De hautes franges dissimulent les pieds, le plus souvent munis de roulettes.
 

Histoire du meuble

 

Chaises

Il existe une grande variété de modèles :

a) Chaise à dossier ajouré. Les dossiers des chaises sont rarement rembourrés. La facture la plus courante est un dossier ajouré :
- en forme de croisillons(5a)
- avec des barres transversales(5b)
- avec un motif dit «à la cathédrale»(5c), imité de l'art néo-gothique. Les traverses supérieures sont légèrement incurvées. Elles peuvent être découpées pour former une poignée ou surmontées d'une poignée sculptée.

Les piétements :
- Les pieds supérieurs sont en sabre.
- Les pieds antérieurs tournés en balustre avec un anneau sont galbés.
b) Chauffeuses. II existe deux types très différents portant cette même dénomination :
1) sièges très bas à dossier rembourré(1);
2) chauffeuse sans ébénisterie, qui ressemble à un fauteuil crapaud sans bras(2).
c) Canapés. Le canapé a deux ou trois places. Très utilisé, c'est en fait un fauteuil droit à dossier élargi.
d) Méridienne. Même forme qu'à l'époque précédente, mais elle repose sur des pieds lourds à larges volutes.

Lits

a) Le lit à dossier droit à montants :
- à pilastre plat.
- en colonnes surmontées d'une boule.
b) lit-bateau(6). La traverse inférieure est plus haute qu'à l'époque précédente.

2 / Les meubles

Armoires

Le nombre des meubles diminue grâce à d'ingénieuses combinaisons.

L'armoire à glace n'est pas une création de l'époque Louis-Philippe, mais elle devient le meuble indispensable de la chambre à coucher. En placage d'acajou haute et large, elle possède un vaste tiroir à la base qui caractérise la massive corniche supérieure. Les pieds sont le plus souvent constitués par des boules.
Commodes.

Elles peuvent avoir plusieurs usages, selon le dispositif intérieur adopté par le fabricant. D'aspect extérieur, elles sont hautes et massives.
a) Commodes à vantaux, dite «commode à l'anglaise». Elles dissimulent des séries de tiroirs très variables derrière les vantaux.
b) Commode de toilette. Le plateau supérieur se relève pour découvrir une cuvette, un pot à eau, un miroir, des flacons, etc.

Histoire du meuble
c) Commode de bureau (7). Lorsqu'on tire le haut tiroir, la partie supérieure (bandeau) bascule. Le plateau recouvert de drap et de cuir peut alors servir de table à écrire. De petits tiroirs ou des casiers sont situés sur la partie postérieure du plateau.

d) Chiffonnière. Création de l'époque précédente, mais que l'époque Louis XVIII modifie pour pouvoir servir de bureau. Un abattant - qui à l'extérieur conserve l'apparence de tiroir - permet d'utiliser ce meuble comme table à écrire.

Bureaux

Toutes les formes en usage à l'époque précédente sont reprises :
- bureau plat,
- bureau cylindre,
- secrétaire à abattants.

Deux types sont plus caractéristiques de cette période :
- le bureau en dos d'âne, abandonné depuis la fin du XVIIIème siècle est remis à l'honneur;
- l'écran-pupitre est une ingénieuse création. C'est un petit secrétaire léger et mobile, muni d'un abattant qui permet d'écrire au coin du feu tout en se protégeant le visage au moyen d'un écran.

Tables

a) Le plus souvent les tables sont rondes. Les plus caractéristiques sont composées d'un lourd plateau reposant sur un pied central en bois tourné ou strié et renflé en leur centre en forme de bulbe(8). Ce pied repose sur une base rectangulaire ou triangulaire soutenu soit par des griffes de lion, soit par d'épaisses roulettes.
b) Tables de petites dimensions, reclangulaires ou carrées. Elles comportent, le plus souvent, des volets qui s'abattent. Elles s'adaptent ainsi aux pièces d'habitation devenues plus exiguës. Leur variété échappe à toute description. Notons seulement les types les plus courants :
- table à jeux (9),
- jardinière,
- table à ouvrage ou tricoteuse,
- table coiffeuse surmontée d'un miroir ovale et recouverte d'un marbre blanc,
- table de nuit, cylindrique, recouverte d'une plaque de marbre.
Une création est à noter :
- La Barbière ou table à raser (10). La partie inférieure est composée de plusieurs tiroirs, la partie supérieure est constituée par quatre colonnes qui soutiennent un miroir à hauteur du visage d'une personne debout. Le plateau supérieur est recouvert de marbre.

 

Histoire du meuble : les styles