Les Français de 40 ans et plus anticipent-ils leurs funérailles ? Si oui, vers quel type d’organisation va leur préférence ? Comment se recueillent-ils ? Et surtout, les jeunes générations (entre 18 et 39 ans) ont-elles la même vision des obsèques que leurs aînés ? C’est l’objet de ce 5e Baromètre « FUNESCOPE 2019 », mené par le CSNAF (les industriels de l’art funéraire) et le CRÉDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie).

 
 
Anticiper ses funérailles
 
De plus en plus de Français anticipent leurs obsèques en raison de la volonté croissante d’être acteur de leur consommation. Mais plus de la moitié ne le font pas, soit parce que c’est trop tôt, soit parce qu’ils ne veulent pas s’en occuper. En l’absence d’instructions complètes, l’organisation des futures obsèques reviendrait d’abord aux enfants, et moins au conjoint qu’avant. Elle est davantage déléguée, soit par le biais des contrats obsèques où proches et pompes funèbres sont sollicités ; soit par le versement d’un capital aux proches ou aux pompes funèbres pour qu’ils organisent les obsèques.
 
Inhumation et crémation se justifient par des raisons familiales diverses. La crémation continue de progresser, comme un acte de plus en plus engagé pour celui qui la souhaite, et surtout chez les plus jeunes — plus mobiles géographiquement et moins attachés au côté physique du corps et du caveau familial.
 
La progression de l’athéisme est accompagnée de celle des cérémonies civiles. Dans un contexte sociétal de plus en plus individualiste, la dimension sociale des funérailles disparait : la cérémonie civile se veut plus intime, avec toujours plus de personnalisation. Cette dimension sociale reste néanmoins présente pour l’inhumation.
 
 
Organiser des funérailles
 
Les Français ont une image encore plus positive des pompes funèbres qu’en 2014. Ils en attendent prioritairement un accueil chaleureux et un service impeccable.
 
Les Français attachés à l’inhumation et à la cérémonie religieuse sont plus exigeants sur l’ensemble des éléments des funérailles, car l’ostentation fait partie de l’hommage dû au défunt. Au niveau des critères d’achat, la volonté de respecter l’environnement et de choisir un produit fabriqué en France progresse. Néanmoins, il y a une moindre propension à payer plus cher pour ces critères.
 
5 % des Français ont déjà utilisé Internet pour organiser des obsèques ; pour informer du décès et remercier, puis pour se renseigner sur les démarches à faire. Les plus jeunes sont davantage prêts à acheter des produits funéraires sur internet, pour les articles les moins volumineux notamment. Les freins sont la volonté de « voir en vrai », et l’écart à la norme sociale. Les avis d’obsèques sont davantage consultés sur papier, de manière assez régulière, par les plus âgés. Les sites de quotidiens régionaux sont la première source consultée pour les avis en ligne.
 
 
Se recueillir
 
Le baromètre montre une baisse de la fréquentation des cimetières durant la Toussaint (problème de distance et critique de la société de consommation) ; et une baisse en général, portée par la montée de l’athéisme et la capacité d’abstraction plus forte des jeunes générations, ainsi que par la moindre proportion de Français en charge de l’entretien d’un monument funéraire. Concernant les produits d’ornements, par rapport à 2014, les pompes funèbres sont moins sollicitées pour l’achat de couronnes, mais davantage pour celui des fleurs artificielles. 
 
 
Focus sur les plus jeunes (18-39 ans)
 
Un tiers des 18-39 ans n’a pas laissé d’instructions pour ses propres obsèques mais y a déjà songé. Comme les plus de 40 ans, la crémation est préférée à l’inhumation, mais les jeunes pensent davantage à l’inhumation que les plus de 40 ans. Pour ce choix, ils sont plus portés par leurs convictions religieuses que les plus de 40 ans. Ils souhaitent aussi davantage de personnalisation dans le cadre des cérémonies civiles.
 
Concernant l’organisation des funérailles, les jeunes sont plus sensibles à l’ensemble des éléments des obsèques — dont les éléments immatériels et de personnalisation — et ont davantage recours à internet. Ils seraient davantage à l’utiliser pour de futures obsèques.
 
Les 39 ans et moins sont peu nombreux à avoir été en contact avec les pompes funèbres (seulement 1 sur 5). 
Ils se différencient de leurs aînés sur les critères de choix et sur ce qu’ils sont prêts à payer. Ainsi, ils sont plus sensibles à l’écologie, beaucoup moins sensibles au fabriqué en France, et accordent plus d’importance à l’esthétique.
 
Enfin, ils se rendent moins souvent dans les cimetières, que ce soit pour la Toussaint ou tout au long de l’année. Les jeunes entretiennent le souvenir du défunt de la même manière que les plus de 40 ans, mais achètent moins souvent des produits d’ornements ou des souvenirs à mettre sur la tombe.
 
 
 
 
  • Vidéo :

https://explee.com/fr/embed/video/md331g0?#

  • Etude complète :

https://csnaf.fr/sites/csnaf.fr/files/publications/les_francais_et_les_o...